José DOSOGNE

 

José Dosogne est né en 1931 à Molenbeek.

Architecte urbaniste à la Commune de Jette et enseignant à l’Institut supérieur d’architecture Saint-Luc, retraité, il est membre de l’APA-AML (Actualités du Patrimoine Autobiographique aux Archives et Musée de la Littérature) et du collectif de rédaction de la revue, Actualités du Patrimoine Autobiographique aux Archives et Musée de la Littérature.

Ses écrits autobiographiques font partie du fonds APA accueilli pour être intégré aux AML en 2010, par Marc Quaghebeur, alors directeur.

 

Choix bibliographique 

  • 4 Dimanches, Éditions des Artistes,1967
  • Avatar à Baranda, L’Harmattan, 2010
  • J’ai rêvé de Molenbeek sur les rives de la Semois, éditions Molenbecca, 2012
  • "Mes grands-parents, petits métayers » in Au travail!, Recueil d’histoires vécues, Âges et Transmissions, Dricot, 2013.
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Participation à la revue

  • N°45, Diaristes belges : Carnet de vie

 

 

A propos de Carnet de vie

José Dosogne est issu d’un milieu très modeste. Seule la mère a un emploi de bureau et subvient aux besoins de son mari et de ses deux enfants.

Il débute son journal – son « carnet de vie » comme il le nomme – en 1947, à seize ans et le termine en 1959, à 28 ans. Durant les deux premières années, la pratique d’écriture est quasi quotidienne, puis, les entrées datées s’espacent en même temps que la vie se remplit. L’introspection cependant reste importante à chaque reprise de contact.

Au départ José Dosogne prend note de ses impressions après les cours, de ses états d’âme. Il combat contre lui-même et surtout contre sa sexualité naissante. La lecture de cet écrit d’adolescent – élève au collège Saint-Pierre de Jette (collège catholique de Bruxelles) – révèle l’influence du discours religieux sur la culpabilisation du désir sexuel. Cette éducation produit une tension entre le corps et l’esprit qui est à l’origine de la lutte que s’inflige le jeune garçon pour rester chaste. Il en arrive ainsi à noter chaque fois qu’il succombe à la masturbation, même si le mot n’est jamais prononcé ; le 4 octobre 1947 : « Je n’ai pas voulu aller au ciné ce soir, et ça m’a été fatal ; je suis retombé, une première fois depuis plus de deux semaines et demie. Je n’ai plus de volonté ; mes sens sont deux fois plus forts ; en me laissant aller, je le regrettais déjà. Je ferai le grand nettoyage le plus vite possible. J’ai tant besoin d’aide du Grand Chef ! ».

Durant l’année 1949 José Dosogne traverse une crise mystique. Il choisit « la voie étroite » et pense à devenir prêtre. Son journal ressemble à un « diaire », il y note les fêtes des saints dans les dates, des extraits de psaumes, des réflexions sur les écritures saintes et des pensées d’auteurs.

Enfin, il s’oriente vers l’introspection, l’autoanalyse, qui fait davantage coïncider écriture et thérapie. Le 22 mai 1953, il note : « Excellent exutoire qu’un journal tel que celui-ci. »

Francine Meurice